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Un concours national : Présentation

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LES ORIGINES

Les Ministères chargés de l’Éducation nationale, de la Citoyenneté, des Outre-mer, de l’Agriculture et de l’Alimentation, la Délégation Interministérielle à la Lutte contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH) et la Fondation pour la mémoire de l’esclavage s’associent à nouveau pour la 7ème édition du concours national La Flamme de l’égalité dont la gestion opérationnelle a été confiée à la Ligue de l’enseignement.

Jusqu’au 31 mars 2022, les enseignants du primaire et du secondaire sont invités à mener avec leurs élèves une réflexion et à réaliser un projet sur l’histoire des traites et des captures, sur la vie des esclaves et les luttes pour l’abolition, sur leurs survivances, leurs effets et leurs héritages contemporains.

Ce concours interdisciplinaire émane d’une proposition originale du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, conseil du gouvernement instauré à la suite de la loi du 21 mai 2001. Le comité est réintégré depuis novembre 2019 au sein de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Une présélection des projets des élèves sera opérée au niveau des académies, et pour la finale, un jury national désignera au mois d’avril, dans chacune des trois catégories (école élémentaire, collège, lycée) un projet lauréat ainsi que d’éventuelles mentions spéciales.

Les collèges d’évaluateurs, au niveau académique puis national, seront sensibles tout autant au déroulement du projet qu’à sa production finale. La démarche des élèves, à savoir l’étude, l’interprétation, l’analyse de personnages, parcours, événements, archives, et faits historiques, devra donc être valorisée. Les travaux retenus en réponse au concours pourront éventuellement être repris sous forme d’expositions, de fiches pédagogiques, d’enregistrements ou de publications.

DANS QUEL ESPRIT ?

Les lauréats seront conviés à une remise de prix qui se fera dans le cadre de la Journée du 10 mai 2023, consacrée à la commémoration officielle des traites, de l’esclavage et de leurs abolitions, sous le haut-patronage du Président de la République (journée qui vient ponctuer une série de commémorations nationales et ultra-marines qui s’étendent du 27 avril au 10 juin).

Par l’éducation, la recherche, l’enseignement, les patrimoines, la transmission, et en combinant les disciplines, le concours aspire à conforter la construction d’une mémoire collective autour de valeurs partagées, afin d’étayer le sentiment d’une appartenance commune et d’enrichir la mémoire nationale. Au cours de la réalisation des projets dont la mise en forme finale est libre (récit, documentaire audiovisuel, projet artistique, numérique, etc.), les élèves approfondiront leur connaissance et leur compréhension de l’esclavage et de ses effets pour prendre conscience, in fine, de l’importance qu’il y a à préserver la dignité humaine et, pour cela, à agir en citoyens libres et égaux.

Thématique de l’édition 2021-2022 du concours : « Travailler en esclavage »

Pour cette septième édition du concours, la thématique « Travailler en esclavage » invite élèves et enseignants des premier et second degrés à interroger les sociétés esclavagistes et les situations d’esclavage à partir du thème du travail, d’hier à aujourd’hui, partout dans le monde.

Le travail est au cœur de la condition servile : l’état d’esclave définit l’individu comme force de travail. Les personnes mises en esclavage sont contraintes au travail par un maître qu’elles ne peuvent quitter, sans qu’elles puissent bénéficier des fruits de leur labeur, qui appartient à leur maître. La thématique peut être explorée par diverses entrées.

Dans le Second degré : "Travailler en esclavage : des situations très diverses"

Depuis l’antiquité, dans toutes les sociétés esclavagistes, il existe une grande diversité de situations professionnelles en esclavage. Dans le cadre des plantations coloniales, la majorité des esclaves travaillaient aux champs et sur les installations industrielles, les corps sont fortement marqués par la pénibilité du travail (comme en attestent les études archéologiques). C’est également le travail qui définit et rythme le calendrier (journalier, hebdomadaire, annuel).

D’autres étaient des artisans spécialisés (forgerons, charpentiers, maçons, hospitalières, pêcheurs...) ou des domestiques ; d’autres encore avaient des fonctions de direction et d’encadrement (intendants, commandeurs, comptables ...). Dans les villes et les bourgs, les esclaves exerçaient les métiers les plus divers : dockers, artisans, commerçants... Ainsi travailler en esclavage recouvre des réalités très différentes selon les contextes historiques, géographiques et sociaux.
Résister au travail en esclavage

Toujours et partout, les personnes soumises au travail contraint ont résisté à leur condition, et plus particulièrement à leurs conditions de travail. Fuites, révolte, sabotage, refus de travailler ou ralentissement volontaire du travail... Les stratégies de résistance sont multiples, et pour certaines à l’origine de préjugés raciaux persistants aujourd’hui : discours sur la paresse et l’oisiveté, ou encore sur la force physique des Noirs.

Le travail a pu aussi être le lieu de reconquête d’un semblant d’autonomie pour les esclaves dans le cadre des plantations coloniales, notamment en réinvestissant des techniques de travail issues de leur culture d’origine, comme les chants de travail par lesquels ils s’appropriaient le travail et pouvaient maintenir un sentiment d’humanité. Les esclaves utilisaient les savoirs techniques africains qui étaient exploités par les maitres (sage-femme, médecine, culture de plantes comme le riz...). Enfin, le peu de temps libre est investi dans le travail pour soi, des cultures vivrières, de transformation (cuisine), d’artisanat pour un petit revenu qui pouvait permettre de rêver à la liberté.
De l’esclavage au travail contraint

Malgré les abolitions de l’esclavage dans le monde au XIXe siècle, dans le contexte de la colonisation, le travail contraint s’est poursuivi et développé sous différentes formes certaines anciennes, d’autres nouvelles : engagisme, travail forcé, réquisition de main d’œuvre.... En pratique, la fin de l’esclavage n’a pas été partout et pour tous synonyme de liberté.

En 1926, la Société des Nations condamnait internationalement l’esclavage ; et en 1930, le Bureau international du travail proclamait l’interdiction du travail forcé ainsi défini : « tout travail ou service exigé d’un individu sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert de plein gré » (convention n° 29), condamnation reprise et renforcée en 1957 par l’Organisation internationale du travail.

Aujourd’hui, Travailler en esclavage reste une réalité.

Malgré ces condamnations et interdictions renouvelées, l’actualité nous rappelle régulièrement que l’esclavage moderne est une réalité multiforme. Le travail forcé peut-être imposé par des Etats, par des entreprises privées ou des individus et concerne aussi bien les adultes – et plus massivement les femmes - que les enfants, dans tous les pays.

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Auteur : webmestre CDB
Mise à jour le mercredi 6 avril 2022
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